Au studio Victorine à Nice, Ferrand
(François Truffaut) ne se voit accorder par la production américaine que sept semaines pour réaliser
«Je vous présente Pamela», son nouveau film contant l'histoire d'une jeune mariée tombant amoureuse de son beau-père. Tout commence par un plan-séquence au terme duquel Alphonse
(Jean-Pierre Léaud) – alias le jeune marié – donne une gifle à son père – interprété par Alexandre
(Jean-Pierre Aumont). Si elle est heureuse de retrouver ce dernier avec qui elle a tourné vingt ans plus tôt, la grande actrice Séverine
(Valentina Cortese), la mémoire vacillante, échoue bêtement dans sa première scène où elle incarne la mère et épouse déchue. Dans le rôle de la secrétaire, la production est obligée de s'accommoder de la grossesse non signalée de Stacey
(Alexandra Stewart). Le personnage de l'épouse infidèle est dévolu à Julie Becker
(Jacqueline Bisset), vedette américaine ayant connu une grave dépression nerveuse, et qui a épousé le docteur Michael Nelson
(David Markham), venu avec elle. Le soir à l'hôtel Atlantic où toute l'équipe est logée, Ferrand et sa scripte Joëlle
(Nathalie Baye) écrivent les dialogues pour le lendemain. Et la nuit, le réalisateur rêve encore de cinéma... Alors qu'Alphonse lui avait trouvé un stage de scripte sur le plateau et voulait l'épouser, Liliane
(Dani), d'abord tentée par le photographe
(Pierre Zucca), part avec Mark Spencer
(Marc Boyle), un cascadeur anglais venu pour une seule journée. D'abord conciliant, l'acteur vedette se cloître dans sa chambre, décide d'abandonner le film, mais est rasséréné après une nuit passée avec Julie. Alphonse ayant appelé le docteur américain pour qu'il rende sa liberté à Julie, celle-ci s'enferme à son tour dans sa chambre, pique un caprice, et ne retrouve son équilibre que lorsque son mari revient de voyage pour la rassurer. Pendant une scène en costumes, le producteur Bertrand
(Jean Champion) vient annoncer la mort accidentelle d'Alexandre tandis qu'il revenait de l'aéroport en voiture avec Christian
(Xavier Saint-Macary), le jeune homme qu'il voulait adopter. Sur décision de l'assurance, la fin est simplifiée, et le personnage d'Alphonse tue de dos celui d'Alexandre remplacé par une doublure
(???). Le tournage terminé, l'équipe se disloque et s'éparpille : tandis que Julie et son mari s'envolent pour l'Australie, Alphonse accepte un film à Tokyo pour oublier ses soucis...
Truffaut nous offre une superbe leçon de cinéma vue de l'intérieur, une sorte de making of fictif plus vrai que nature.